Proposition de loi Ecolo-NUPES "Mieux manger" : mon discours de discussion générale
Ce jeudi, la journée était réservée à l’ordre du jour "Ecolo-Nupes". Premier texte de la journée, nous avons débattu d’un texte relatif au "Mieux manger".
Voici l’intégralité de ma prise de parole.
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Je souhaiterais tout d’abord dire un mot sur la méthode : il est totalement inconvenant d’avoir fait travailler des collègues, des collaborateurs, des administrateurs, toute une assemblée, sur des textes que vous avez finalement retirés à la dernière minute. En vérité, vous n’avez aucune estime pour le Parlement et les Français et vous l’avez encore démontré avec ce changement d’ordre du jour.
Mais nous ne lâcherons rien : vous pourrez utiliser toutes les manœuvres, nous serons toujours là pour défendre, pied à pied, les Français contre votre idéologie de décroissance. Car c’est bien ce que recouvre votre texte.
Non, madame le rapporteur, les Français ne demandent pas l’aumône. Ils attendent notre estime et surtout que nous ayons le courage de nous attaquer enfin aux problèmes structurels qui touchent notre pays et les ménages.
La politique du chèque : vous n’avez que ce mot à la bouche.
C’est évidemment un concept alléchant, surtout lorsqu’il consiste à distribuer de l’argent public – qui n’est donc pas le vôtre –, mais votre proposition de loi n’est absolument pas généreuse.
Tout d’abord, les primes sont très souvent ciblées sur les seuls plus modestes et ne profitent quasiment jamais aux classes moyennes. Les seuils qui conditionnent le recours aux aides sont d’ailleurs parfaitement arbitraires et extrêmement contestables, entraînant une véritable injustice pour les Français.
Peut-être cela vous étonnera-t-il, mais les classes moyennes, que vous oubliez tant, sont également touchées par l’inflation galopante des prix de l’alimentation.
Ensuite, ces politiques du chéquier coûtent cher et induisent évidemment un important matraquage fiscal.
Je m’interroge d’ailleurs sur les chiffres que vous avez donnés, madame le rapporteur, mais le véhicule législatif que vous avez choisi nous empêche de disposer d’une véritable étude d’impact, et donc de savoir combien coûtera la mesure et quel budget permettra de la financer.
À ce jour, nous n’avons aucune donnée fiable.
Contrairement à vous, Les Républicains sont opposés au matraquage fiscal.
Votre mesure illustre parfaitement ce que les Français constatent tous les jours : on leur donne d’une main ce qu’on leur reprend de l’autre.
Ce n’est pas notre conception de l’action politique : nous devons, bien au contraire, prendre la mesure de la situation et reconnaître que nos compatriotes ne parviennent plus à vivre des revenus de leur travail.
Comment valoriser les fruits du travail pour ceux qui fournissent des efforts au quotidien ? Tel est le problème à résoudre.
Je ne me résous pas à sombrer dans des politiques d’assistanat dont la gauche – et, manifestement, le Gouvernement, vu les propos tenus par M. le ministre – a la recette.
Urgence il y a, je vous rejoins sur ce point.
Urgence à valoriser le travail face à l’assistanat, tout d’abord. Nous devons tout faire pour que travailler rapporte plus que de ne pas le faire et que l’aide publique soit réservée uniquement à ceux qui en ont le plus besoin.
Cela requiert courage et volonté en vue de mieux gérer l’argent public : en la matière, les Français attendent beaucoup de nous, car ils mesurent tous les jours le poids et l’iniquité des politiques dites sociales.
Il y a également urgence, au lieu d’empiler les chèques, à réduire considérablement et durablement les taxes : plutôt des mesures dont tous bénéficieront que des aides temporaires attribuées sur des critères de revenus et ne bénéficiant donc qu’à certains ! Diminuer les taxes serait une mesure de justice sociale, efficace pour nos compatriotes.
En outre, comme nous le disions en juillet dernier, lorsque nous nous opposions avec force au chèque carburant que la NUPES a d’ailleurs aussi combattu, de telles baisses se justifieraient d’autant mieux que, en raison de l’inflation, l’État engrange un surcroît de recettes fiscales.
Contrairement à ce que vous laissez entendre par des raccourcis malhonnêtes, les Républicains sont très soucieux des conditions de vie des Français.
J’avais ainsi, au cours de la précédente législature, déposé une proposition de loi en faveur des étudiants, dont la situation financière devient de plus en plus difficile : 500 000 d’entre eux n’ont accès à aucun service de restauration universitaire, car ils se trouvent en zone blanche, c’est-à-dire dans des villes moyennes – je pense notamment, dans mon département, à Saumur.
Plutôt que de saisir l’occasion de remédier à ces inégalités, votre groupe, ainsi que la majorité gouvernementale, a voté contre mon dispositif.
Épargnez-nous donc les leçons de morale : non, la gauche et l’extrême gauche n’ont pas le monopole du cœur !