La souffrance du peuple assyro-chaldéo-syriaque engage l’Occident à défendre ses valeurs.
Il y a 1 an, le Sénat envoyait un premier signal très fort. La chambre haute votait pour la reconnaissance officielle du génocide assyro-chaldéens perpétré entre 1915 et 1918. Un moment historique pour les Chrétiens d’Orient et plus particulièrement pour la communauté assyro-chaldéenne et syriaque qui attendait ce geste fort de la France.
Ce lundi, le message que la représentation nationale a envoyé a été particulièrement fort et empreint d’émotion tant l’attente de cette reconnaissance a été longue.
Les Chrétiens d’Orient sont, ont toujours été et resteront un pont vers l’Europe.
Ils contribuent indéniablement à l’enjeu crucial du dialogue des cultures et surtout à toujours nous rappeler que nous-mêmes - chrétiens de l’Occident - sommes les héritiers d’une longue et profonde histoire. Les Chrétiens d’Orient sont, en effet, le berceau de la Chrétienté.
Le génocide perpétré en 1915, « année de l’épée » en araméen, restera une période sombre, très sombre. Et les séquelles de cette tragédie persistent encore aujourd’hui dans les cœurs de ces familles chrétiennes qui continuent de lutter pour la reconnaissance, la justice et la préservation de leur héritage culturel.
Beaucoup ont été amenés, au fil des ans, à s’installer en Europe et particulièrement en France. Ils ont trouvé en France un pays d’accueil et d’amitié auquel non seulement ils sont profondément attachés, mais surtout au sein duquel ils ont trouvé les racines chrétiennes qui sont également les leurs.
La France est la fille aînée de l’Église. Si nous pouvons en être fiers, nous devons aussi en être dignes.
Car finalement cette reconnaissance du génocide passé, que nous devons à ces familles atteintes dans leur chair et leur cœur, ne doit pas seulement se limiter au passé mais aussi illustrer la ferveur avec laquelle nous devons combattre le fanatisme et la radicalisation partout où ils se trouvent.
Chaque jour des milliers de chrétiens font face à des massacres, des atrocités et sont menacés de mort.
Si en Occident la tentation est de plus en plus grande de renoncer au christianisme et de sombrer dans le relativisme woke, il est essentiel que la France s’engage et rappelle que le christianisme est son Histoire, son identité et qu’elle a façonné nos relations humaines.
C’est en réalité un terrorisme perfide et dangereux que de vouloir tout déconstruire et de mettre notre société occidentale, notre culture et notre civilisation occidentale à genoux.
N’en déplaisent aux tenants du politiquement correct, c’est bien la foi chrétienne et en l’Humanité qui, dans son universalisme, a œuvré à la construction de notre civilisation tant philosophique que politique.
Et parce que la France ne doit jamais renoncer mais continuer à œuvrer pour protéger les Chrétiens d’Orient sans relâche et avec force, j’avais déposé, il y a plus d’un an, un texte pour que notre Assemblée reconnaisse enfin le génocide perpétré à l’encontre des communautés assyro-chaldéennes et syriaques.
Le chemin a été long pour en arriver aux débats de ce début de semaine allant de revirements à, finalement, un regain d’intérêt de dernière minute.
Loin de vouloir épouser finalement avec humilité la cause, les députés Renaissance ont repris le texte collectif déposé en février 2023 pour en déposer une nouvelle mouture plagiée et l’inscrire à l’ordre du jour.
S’il est heureux sur ces sujets non « politiques » qu’élus de la nation française parlent d’une seule et même voix, certaines attitudes, certaines tactiques ne sont tout de même pas à la hauteur des enjeux que l’on prétend défendre.
Mais, comme je l’ai dit à la tribune, mon engagement pour les Chrétiens d’Orient, pour notre France et celui que nous avions à prendre ce lundi est plus beau, plus grand, plus noble que les querelles politiciennes dans lesquelles certains ont voulu sombrer.
Les Chrétiens d’Orient sont le témoignage vivant que la France est empreinte de son histoire et a encore tant à faire pour marquer de son humanité notre société toute entière, je reprendrai ces quelques mots que le professeur Joseph Yacoub m’a confié quelques heures avant le débat : « Le peuple assyro-chaldéen a vécu une tragédie tout au long des siècles depuis la chute de Ninive et de Babylone. Et c’est parce qu’il a souffert qu’il porte en lui l’Humanité souffrante ».
Notre Humanité a souffert et souffre à l’évidence toujours encore. Notre héritage chrétien et les vertus qui s’en dégagent soudent nos peuples et nous donnent espérance et force pour toujours continuer à défendre avec humilité et engagement sincère ce qui fait la France que nous aimons.