TRIBUNE. Face au recul de la natalité, refondons une politique familiale ambitieuse et pragmatique

TRIBUNE. Face au recul de la natalité, refondons une politique familiale ambitieuse et pragmatique

TRIBUNE. Face au recul de la natalité, refondons une politique familiale ambitieuse et pragmatique

Initiée par Laurence TRASTOUR-ISNART, j’ai cosigné cette tribune publiée dans Valeurs Actuelles sur le sujet important de la natalité.


Les solutions à l’hiver démographique qui menace la France ne résident pas dans le pari d’une immigration de masse mais dans l’adoption de mesures fortes comme en Hongrie, affirme la députée LR Laurence Trastour-Isnart dans cette tribune, cosignée par une trentaine de parlementaires.

2020, à l’instar des années passées, a été une année noire pour la natalité française. Le nombre de naissances ne cesse de diminuer et n’a jamais été si bas depuis 1945, avec 740 000 naissances. L’urgence est à la réaction.

Grâce à la volonté du Général de Gaulle, par la mise en place d’une véritable politique familiale, la France affiche un des meilleurs taux de fécondité d’Europe et est souvent qualifiée de championne en la matière, malgré des attaques récurrentes relevant plus de l’idéologie que de la justice sociale. Pourtant, d’année en année, ce taux s’affaiblit : il est passé de 2,03 enfants par femme en 2010, a seulement 1,84 enfant par femme en 2020. Ce taux s’éloigne du seuil critique de 2,1 enfants par femme qui assure le renouvellement des générations.

Cette vérité qui dérange révèle un mouvement de fond, accentué par le démantèlement de la politique familiale assumé par François Hollande, il y a plusieurs années, dans l’objectif de faire de maigres économies. L’affront le plus connu a été celui porté au quotient familial. Or, celui-ci est le premier d’une longue liste : nombreuses sont les mesures prises qui menacent aujourd’hui l’équilibre économique de tant de familles, et qui sont autant d’injustices successives pour les Français.

Malgré l’annonce du Président actuel de vouloir relancer selon sa formule la « dynamique » de la natalité, rien n’a été fait. L’opération de communication a donc été réussie. La situation qui s’expose à nous relève bien de l’« Absurdistan » : notre continent vieillissant, se dépeuple et s’expose à une bascule culturelle. Les projections faites chez nos voisins latins illustrent le danger systémique actuel. Espagne et Italie pourraient ainsi perdre jusqu’à la moitié de leur population d’ici la fin du siècle.

Certains temporisent évidemment la situation, ces candides du 21e siècle, expliquant qu’à cette question de dénatalité, la réponse est toute trouvée : elle résiderait dans le pari d’une immigration de masse nous prémunissant des conséquences de la chute des naissances. Il s’agit là d’une attitude délétère condamnable en tout point. Cette vision passéiste serait dévastatrice pour les pays d’origine mais aussi d’accueil.

Que d’effets déstructurants pour les premiers dont les populations, déracinées, migreraient dans l’espoir d’une vie prospère qu’elles ne trouveront bien souvent pas. Les effets à long terme de ces grandes migrations seraient tout aussi immenses pour les seconds : comment assurerons-nous la transmission de notre culture et la sanctuarisation de notre civilisation, alors-même que celles-ci sont contestées de toute part et que notre pays est confronté à un risque d’archipellisation ?

Nous pensons, bien au contraire, que ce sujet doit être traité avec la plus grande attention en faveur de la natalité. Certaines nations d’Europe sont d’ailleurs confrontées de plein fouet à l’hiver démographique des naissances et adoptent des mesures fortes pour y remédier comme c’est le cas en Hongrie. Face à ce péril des solutions existent : refonder une politique familiale ambitieuse pour les Français est possible.

Par cette tribune, nous souhaitons non seulement alerter sur les dangers que la politique du gouvernement fait peser sur la démographie de notre nation et de notre continent, mais également affirmer avec force que des solutions pragmatiques existent. Encore faut-il accepter d’écouter l’opposition lorsqu’elle les porte, dans le débat public et dans l’enceinte du Parlement.

Valeurs Actuelles - 18 février 2021

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