Interview le Monde des Artisans : "Nous ne nous interdirons aucun débat"
La députée LR du Maine-et-Loire Anne-Laure Blin préside depuis le 8 mars dernier le groupe d’études " Commerce, Artisanat et Métiers d’Art " de l’Assemblée nationale. Des thématiques sur lesquelles elle entend être force de propositions en misant sur le " terrain " et son pragmatisme.
Vous avez déjà eu l’occasion d’œuvrer en faveur des métiers d’art pendant votre précédent mandat de députée. Pourquoi ce sujet vous tient-il à cœur ?
J’ai effectivement eu l’occasion d’approfondir cette question à l’occasion d’une mission d’information consacrée plus précisément à l’impact de la crise Covid sur ces secteurs d’excellence.
Ce travail a duré trois mois et j’ai pu rencontrer des hommes et des femmes à l’infinie patience, qui chaque jour travaillent minutieusement pour offrir le plus Beau de ce que l’on fait en France. Conjuguer auditions et visites de terrain était pour moi essentiel car c’est indéniablement aux côtés des professionnels que j’enrichis ma réflexion.
La France peut être fière de sa tradition d’artisanat d’art et du savoir-faire de nos artisans d’art qui font le rayonnement de nos territoires. Ils offrent une palette de plus de 280 métiers répartis dans 38.000 entreprises, dont de très nombreuses TPE/PME.
Ils sont l’héritage de cette intelligence de la main précieusement élaborée au fil des siècles qui fait partie intégrante de notre patrimoine. Et, bien sûr, ils participent au dynamisme de nos régions et sont une vitrine d’excellence contribuant au prestige de la France.
Vous avez souhaité que le groupe d’études "Commerce, Artisanat et Métiers d’art" soit recréé. En quoi la reformation de ce groupe vous paraissait essentielle ?
C’est le volet "artisanat d’art" qui avait été plus précisément supprimé en 2017. J’ai souhaité que cette notion soit clairement indiquée car les groupes d’études sont des outils institutionnels qui permettent le travail sur le temps long.
Nos entrepreneurs méritent des politiques publiques qui les accompagnent et non qui les brident. Et je plaide en ce sens : pour un véritable cap qui redonne toutes ses lettres de noblesse à l’artisanat d’art français.
Comment fonctionnent ces groupes ? Quels sont leurs moyens d’action ?
Les groupes d’études sont ouverts à tous les députés. Ils permettent des échanges très spécifiques sur des questions précises en dehors du temps parlementaire classique.
En effet, ces instances n’interviennent pas directement dans la procédure législative mais leur mission est de développer une expertise sur des questions très spécialisées.
À ce jour, le groupe d’études "Commerce, Artisanat et Métiers d’art" est composé de 45 députés de tous les groupes parlementaires, ce qui confère une certaine préoccupation du sujet.
Quelles vont être vos priorités à la tête de ce groupe ?
Je suis très attachée au terrain. Et, comme je le fais dans ma circonscription, j’ai proposé que nous allions à la rencontre des professionnels qui œuvrent quotidiennement à la sauvegarde de nos savoir-faire.
Nous rendre dans leurs commerces, dans leurs ateliers…, nous permettra d’identifier très précisément les problématiques pour ensuite faire remonter collectivement des propositions très concrètes.
Nous aurons aussi des tables-rondes thématiques de manière à recevoir ceux qui ont une expérience du sujet. La première a été organisée en avril autour du thème du commerce. Le programme n’est pas encore définitivement établi puisque notre groupe vient d’être lancé mais, ce qui est certain, c’est que toutes les pistes pourront être étudiées.
Nous ne nous interdirons aucun débat de manière à pouvoir avoir une idée des choses avec précision et justesse.