Courrier de l’Ouest. « Nous avons quantité de comités Théodule à supprimer », plaide cette députée du Maine-et-Loire

Courrier de l'Ouest. « Nous avons quantité de comités Théodule à supprimer », plaide cette députée du Maine-et-Loire

Courrier de l’Ouest. « Nous avons quantité de comités Théodule à supprimer », plaide cette députée du Maine-et-Loire

Les députés vont de nouveau se pencher sur le projet de loi de simplification de la vie économique. Un texte auquel la députée du Saumurois Anne-Laure Blin (LR) a contribué avec de nombreux amendements et qui suscite l’inquiétude, notamment, des organisations écologistes.

Le projet de loi sur la simplification économique revient à l’Assemblée nationale ce mercredi 29 avril après des débats houleux au début du mois. Quels sont, selon vous, les enjeux ?

Anne-Laure Blin, députée (LR) : «  L’objectif est de libérer les énergies, de rendre le système plus efficace en levant les niveaux de blocage administratifs. Nous devons simplifier le mille-feuille de l’État. »

Vous avez proposé de fermer de nombreux organismes, notamment l’Agence de la transition écologique (Ademe) basée à Angers…

« Je ne veux pas supprimer la transition écologique, bien évidemment. Nous devons supprimer les doublons, agir au plus près des territoires en renforçant par exemple les budgets des Régions sur ces sujets. Je suis une écologiste de bon sens. L’examen des dossiers ne se pense pas uniquement à l’Ademe : c’est aussi dans d’autres instances. Nous avons une déperdition de temps, d’argent, d’énergie, d’efficacité.  »

En quoi la suppression de structures dédiées au développement de politiques publiques faciliterait-elle l’action de l’État ?

« Ademe , Office français de la biodiversité , Agence nationale des collectivités territoriales , Centre national de la musique , Fonds national d’aide à la pierre , Agence nationale des titres sécurisés … Nous avons quantité d’instances qui ne se parlent pas : elles fonctionnent en silos. Nous devons redonner une lisibilité au fonctionnement de l’État et réaliser des économies en mutualisant. Nous avons quantité de « comités Théodule » créés pour recaser les « amis ». En a-t-on les moyens ? Les gens ne supportent plus ces trucs dont ils ne perçoivent pas l’intérêt concret. On leur demande dix fois les mêmes choses. Ils ont le sentiment qu’une France a pris le pas sur l’autre, que l’administration se protège. L’État doit s’occuper des axes régaliens : la défense, la sécurité… Il a déjà suffisamment de boulot. »

Ce dimanche, la ministre des Comptes publics a assuré vouloir faire le « grand ménage ». Mais début avril, le ministre de la Fonction publique se disait « défavorable » aux suppressions…

« Les Français en ont assez d’être menés en bateau. Le gouvernement tient un discours schizophrénique : il fait l’inverse de ce qu’il dit. »

Les députés sont eux aussi en plein désaccord : pourquoi les Conseils économiques, sociaux et environnementaux régionaux (Ceser), que vous vouliez supprimer, ont-ils été maintenus par l’Assemblée ?

« Ce sont des instances qui coûtent cher et sont sans intérêt pour les Français. Il y a manifestement un lobbying bien organisé pour défendre la République des copains…  »

Pourquoi avez-vous rejeté l’idée de « tester » auprès des entreprises les projets de nouvelles réglementations avant leur application ? Les décideurs économiques y étaient très favorables…

«  Ce « Test PME » n’a pas été retenu parce qu’il supposait de créer un nouveau comité pour suivre le dispositif. Or, c’est précisément contre cela que nous nous mobilisons. L’idée n’est toutefois pas abandonnée : nous avons déposé un amendement en réécriture.  »

Pour vous, il faudrait un « DOGE » à la française ?

«  Je ne suis pas inspirée par Elon Musk et son action aux États-Unis . Ce projet de loi pour la simplification de la vie économique ne sera pas le Grand Soir, mais nous devons aboutir à des mesures concrètes. Nous voulons mettre une pierre dans le jardin des agences qui ne servent à rien. Nous l’avons vu lors des JO de Paris et la reconstruction de Notre-Dame : des lois spéciales ont été prises, permettant la réalisation de ces grands projets en des temps records. C’est le signe que c’est possible, si l’on sait lever les blocages. Nous devons pouvoir le faire pour tout le monde. Libérons l’action au lieu de mettre des carcans.  »


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