Ma question au gouvernement au sujet de l’avenir des cirques avec animaux

Ma question au gouvernement au sujet de l’avenir des cirques avec animaux

Merci Madame la Présidente,

Mme la Ministre,

Une loi a été votée en 2021 pudiquement appelée « contre la maltraitance animale » pour « conforter le lien entre les animaux et les hommes »…

Et à l’époque, j’ai été la seule députée à voter contre craignant les effets collatéraux d’un certain nombre de dispositifs purement stigmatisants !

Je pourrai ainsi vous parler longuement de la fermeture de Marineland il y a plusieurs semaines dont les conséquences sont désastreuses pour de nombreuses familles et pour tout un territoire …

Mais ce matin, je souhaite être la porte-parole des familles du cirque qui sont dans l’incompréhension la plus complète !

En théorie (et je dis bien en théorie), la fameuse loi de 2021 permet jusqu’au 30 novembre 2028, aux entreprises circassiennes de continuer les spectacles itinérants avec présentation d’animaux d’espèces domestiques ou non domestiques.

Cette période de 7 ans avait été prévue pour mettre en place une transition lente et en douceur pour les cirques. Mais en réalité il n’y a aucune transition… et encore moins « lente » !

Car alors même qu’ils sont dans leurs droits, tous les cirques qu’ils aient des animaux d’espèces domestiques ou non domestiques, subissent une véritable pression menant à une volonté de ségrégation de la part d’associations animalistes poussant les élus à refuser d’accueillir les cirques itinérants avec animaux dans leurs communes.

Ces décisions en dehors du champ de la loi mettent en danger les entreprises circassiennes et leur pérennité économique. C’est aussi l’avenir des plus de 5 000 animaux concernés –⁠ dont près de 2 000 animaux dits sauvages – qui est en jeu.

La charte nationale Droit de cité, adoptée en 2001 et actualisée en 2018, signée notamment par l’Association des maires de France et des présidents d’intercommunalité (AMF), reconnaît « l’importance des artistes itinérants pour la diversité de la création et de la vie culturelle » et vise « à faciliter l’accueil des chapiteaux de cirque ».

En dépit de ces engagements, le gouvernement laisse la situation se dégrader et s’abstient de donner des instructions précises aux préfets, notamment celle de déférer systématiquement devant les tribunaux administratifs les décisions qui ne respectent pas la loi.

À l’évidence, les circassiens sont abandonnés par l’État, d’autant que celui-ci n’a prévu aucun plan d’accompagnement ni aucune aide, notamment pour créer des établissements fixes afin d’accueillir les animaux.

Quand le gouvernement compte-t-il prendre ses responsabilités et faire appliquer la loi permettant aux cirques présentant des animaux d’exercer leurs activités jusqu’en 2028 ? Par ailleurs, les sanctuaires d’animaux –⁠ souvent évoqués, parfois allégués alors qu’ils n’existent pas, même outre-Manche – peinent à voir le jour, faute de financements et de personnel compétent. Quelles solutions proposez-vous pour accueillir les animaux des cirques ? Les propriétaires se retrouvant sans solution, c’est l’euthanasie qui menace ces animaux.

Art ancestral, populaire, familial, de proximité, le cirque traditionnel est ancré dans la culture française depuis plus de deux cent cinquante ans. Je vous serai reconnaissante pour vos éléments de réponse.


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