Chasse au gibier d’eau : un revirement incompréhensible du Ministère de la Transition écologique

Chasse au gibier d'eau : un revirement incompréhensible du Ministère de la Transition écologique

Chasse au gibier d’eau : un revirement incompréhensible du Ministère de la Transition écologique

À l’occasion de l’audition de Madame la ministre Agnès Pannier-Runacher le mercredi 17 juin dernier, les députés du Groupe d’études Chasse et Pêche à l’Assemblée nationale ont fait part de leur désapprobation concernant un projet de décret relatif à la chasse au gibier d’eau.

Alors que le groupe d’experts mandaté par la Commission européenne pour évaluer la durabilité de la chasse de 33 espèces n’a identifié que trois espèces (fuligule milouin, caille des blés et canard siffleur) comme devant faire l’objet d’une gestion adaptative, la France envisage de restreindre ou de suspendre la chasse de neuf espèces, dont certaines non concernées par l’analyse européenne, comme la grive mauvis ou le lagopède alpin.

Ce positionnement du ministère de la Transition écologique n’est pas conforme aux résultats scientifiques disponibles, ni aux décisions prises au niveau européen : aucun autre État membre n’a engagé de telles restrictions à ce stade.

La Commission européenne elle-même, après les premières recommandations contestées de novembre 2024, a suspendu toute décision et reconnu la nécessité d’attendre les nouvelles analyses à l’automne 2025.

Il est incompréhensible qu’à chaque évolution réglementaire, la France soit à l’avant-garde des restrictions, alors même que les autres États membres appliquent les textes avec bien plus de mesure. Cette situation installe un sentiment d’injustice croissante et de déclassement cynégétique dans nos territoires.

Toutes décision précipitée, isolée, sans fondement scientifique solide ni cadre européen partagé, serait non seulement inefficace, mais politiquement contre-productive. Elle alimenterait un ressentiment croissant dans les territoires ruraux, et nourrirait le sentiment que la France est systématiquement encline à complexifier et restreindre l’exercice de la chasse.

Le groupe d’études appelle donc à une remise à plat du calendrier et de la méthode : il n’y a aucune urgence scientifique ni juridique à précipiter la publication d’un décret contesté, déconnecté des dynamiques européennes et qui porterait un coup supplémentaire à une chasse déjà fragilisée.
Enfin, le groupe d’études Chasse et Pêche de l’Assemblée nationale appelle solennellement le gouvernement :

• À suspendre le projet de décret en l’état ;

• À engager une véritable concertation fondée sur les données actualisées à l’automne 2025 ;

• À s’engager clairement contre toute surtransposition, afin de préserver une équité minimale au sein de l’Union européenne.

Communiqué de presse

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