COVID. Le pass vaccinal marque l’échec de la politique gouvernementale
Quel début d’année sur les chapeaux de roue !
Alors qu’il y a quelques semaines, le gouvernement jurait qu’il fallait lui donner les "pleins pouvoirs" jusqu’au milieu de l’été car nous n’aurions pas le temps d’un nouveau débat parlementaire.... c’est avec grande perplexité que j’ai accueillie l’annonce, peu de temps avant Noël, d’un nouveau texte, en procédure accélérée... pour la mise en place d’"un pass vaccinal" !
Pour faire simple, de quoi s’agit t’il ? Le "pass vaccinal" est un "pass sanitaire" dont sont exclus les dépistages virologiques négatifs (c’est-à-dire test PCR ou test antigéniques) et les certificats de rétablissement. On ne parle donc pas là d’une quelconque obligation de vaccination. Uniquement d’une réduction des conditions d’obtention d’un "QR code" donnant possibilité de se rendre dans un certain nombre de lieux....
Malgré un taux de vaccination de 90% de la population française en âge d’être vaccinée, Emmanuel Macron et la majorité ont décidé d’aller encore plus loin dans les restrictions de liberté et de conditionner les « actes de la vie quotidienne », à la seule vaccination alors qu’il n’en était pas question il y a quelques semaines.
Les 3 premiers jours de la semaine (jusque ce jeudi matin 5h30) ont donc été consacrés, dans une ambiance plutôt électrique, à l’examen de ce texte de loi. Comme pour les précédents débats, j’étais présente dans l’hémicycle.
En 6 mois d’existence du "pass sanitaire", notre pays a été confronté à deux nouvelles vagues de contaminations, dont la dernière à un niveau jamais atteint. Durant toute cette période, force est de constater qu’il n’a, à l’évidence, pas prouvé son efficacité au regard des nouvelles mesures restrictives aujourd’hui imposées et qui vont s’aggraver encore dans les prochains jours... Au regard de la proportion de Français vaccinés, il semble évident que le "pass vaccinal", plus restrictif, ne sera pas le meilleur vecteur scientifique pour lutter face à la pandémie.
Pourquoi ? Car en faisant ce choix, le gouvernement préfère tout simplement un vacciné positif à un non vacciné négatif (et l’on sait bien désormais que le virus se transmet y compris si nous sommes vaccinés).
La majorité met toute sa politique sur le "tout vaccinal" alors que chacun de nous constate bien que notre vie n’est pas redevenue "normale" !
Je remarque surtout, en fait, que ces jours et nuits de débats lèvent un voile sur une cruelle et dramatique réalité pour notre démocratie : information, analyse critique et intérêt national ne constituent manifestement plus les fondements d’un vote éclairé pour une majorité de députés de notre Nation. Et pourtant c’est bien cela, je crois, que les Français attendent de leurs représentants.
Bien loin de proposer des solutions concrètes, de répondre aux questions posées et de fixer une perspective d’avenir, la plupart des décisions du gouvernement (qui sont en réalité des décisions purement politiques) ne répondent pas à des éléments scientifiques probants.
Pis, les raisons et les motivations sont plus que floues (sans parler d’ailleurs de l’odieuse polémique déclenchée mardi soir après l’interview du Président de la République indiquant qu’il voulait "emmerder les Français non vaccinés" et qu’il considérait les non vaccinés irresponsables et non dignes d’être des citoyens).
Bien sur, il faut faire bloc et c’est avec cet état d’esprit que j’ai voté jeudi matin. Mais je ne peux pas cautionner les errements et atermoiements de la majorité durant les deux dernières années. La peur et le chantage ne peuvent souder une Nation.
Au contraire, ensemble, approfondissons des pistes qui pourraient nous faire sortir de la crise : quelle politique de santé publique pour soulager les personnels et hôpitaux français ? Quelle recherche sur des traitements pour guérir du Covid-19 ? Quelles avancées pour la mise à disposition d’un nouveau vaccin dit "classique" ?
Il faut enfin s’en sortir ! Mais sur tous ces points, le silence est toujours assourdissant...