Charcuterie, ne transformons pas le principe de précaution en principe d’interdiction !

Charcuterie, ne transformons pas le principe de précaution en principe d'interdiction !

Charcuterie, ne transformons pas le principe de précaution en principe d’interdiction !

Ce mercredi, nous avons examiné en Commission des Affaires Economiques une proposition de loi visant à interdire les nitrites dans la charcuterie.

L’utilisation de nitrite pour la fabrication de charcuterie et de salaison est une pratique ancestrale, y compris dans le cadre des productions artisanales. Cela répond à une fonction de conservation de la viande mais c’est également un enjeu sanitaire pour empêcher le développement de bactéries pathogènes telles que les salmonelles ou la listeria.

L’emploi d’additifs nitrés pour des produits à destination de la consommation humaine est autorisé par l’Union européenne (sans qu’aucune interdiction ne soit d’ailleurs envisagée aussi bien par la Commission européenne que par les Etats-Membres). Ce sont donc tous les pays qui les autorisent (sans compter aussi ceux qui comme l’Allemagne et l’Italie les rendent obligatoires).

Oratrice du groupe Les Républicains, j’ai rappelé que ce débat intervient alors que l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments a déjà eu l’occasion d’affirmer, qu’employés dans le respect des normes applicables, les nitrites ne présentent pas de danger pour la consommation. Et que l’Agence Nationale Sécurité Sanitaire Alimentaire Nationale, n’a pas encore rendu son avis prévu pour le mois de juin.

Les professionnels français font des efforts et ont déjà volontairement réduit les seuils de nitrites de 40% par rapport à la réglementation européenne, ils font d’ailleurs figure d’exemples au niveau européen.
Certaines grandes entreprises, parviennent au prix d’investissements importants (Recherche-développement, salle blanche, processus complexes...) à se passer des nitrites mais ces investissements et processus ne sont pas possibles pour tous et notamment pour nos PME et nos artisans.
Aujourd’hui en France, ce sont, en effet, plus de 300 entreprises de charcuteries et des milliers d’artisans qui fabriquent chaque jour plus de 450 recettes de notre patrimoine culinaire.

Ne transformons donc pas sur ce sujet le principe de précaution en un principe d’interdiction. Soyons vigilants mais transparents et réfléchis pour garder un équilibre dans les prises de décision.


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